vendredi 23 décembre 2011

Franche lippée

Signification :
Bon repas qui ne coûte rien.

Origine :
Franche a ici le sens ancien de «exempre de charges, qui ne coûte rien». Lippée (de lippe) a d'abord signifié «bouchée», puis par extension «repas». Aux XVIe et XVIIe siècles, le mot servait, souvent en des paraphrases ironiques, à désigner les parasites, les pique-assiette.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressions-francaises.fr.

jeudi 22 décembre 2011

Faire florès

Signification :
Réussir brillamment.
Dépenser.
Bien s'habiller.
Avoir beaucoup de succès, une bonne réputation.
Être en vogue.


Registre :
Vieux.

Origine :
Le mot florès est issu du latin flos, floris (forme d'emprunt savant ou forme occitane, à la différence de fleur) et ne s'emploie que dans cette locution. Il viendrait de floridus, signifiant «couvert de fleurs». La métaphore utilisée va donc se baser sur la floraison des arbres au printemps qui donnent une impression de couverture. Or, les fleurs, au sens figuré, sont des compliments et celui que l'on couvre de compliments aurait dû certainement faire quelque chose de gratifiant et d'honorable.
Pour d'autres auteurs, l'origine serait sans doute provençale, où l'expression d'origine serait faire fiori, signifiant «être dans un état de prospérité».

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressions-francaises.fr.
Wiktionnaire.

mercredi 21 décembre 2011

Tailler un costard à quelqu'un

Variante :
Tailler un costume à quelqu'un

Signification :
Dire du mal de quelqu'un.
Faire une mauvaise réputation à quelqu'un.


Origine :
Peu attestée dans la langue écrite, mais courante dans la même langue parlée, cette locution récente réalise l'image de «mettre sur le dos», comme habiller qqn pour l'hiver («dire du mal de lui»).

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Wiktionnaire.

Autre source à consulter :
Expressio.fr.

mardi 20 décembre 2011

Une veine de cocu

Variante :
Une veine de pendu

Signification :

Une chance insolente, incroyable.

Origine :
La tradition veut que la chance au jeu du mari trompé soit, peut-être par compensation, à la mesure de ses infortunes conjugales. Cf. le proverbe heureux au jeu, malheureux en amour.
Quant au pendu, sa corde avait, paraît-il, la vertu de porter chance aux autres.
En ce qui concerne le terme veine qui signifie «chance», c'est que veine est issu du mot latin vena qui, au sens figuré, signifiait aussi «inspiration poétique, artistique» (que l'on retrouve dans une locution comme être en veine pour «être inspiré», par exemple). Et de cette acception nous sont venues deux autres significations, l'une compréhensible datant du XIIe siècle : «bonne disposition» (car le poète qui a de l'inspiration est tout à fait disposé à écrire des vers), l'autre un peu moins : «chance», qui date du milieu du XIVe siècle dans des locutions comme n'avoir aucune veine ou être tombé sur une bonne veine.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressio.fr.
Wiktionnaire.

Autre source à consulter :
Expressions-francaises.fr.

lundi 19 décembre 2011

Montrer son béjaune à quelqu'un

Signification :
Prouver son inexpérience, sa sottise, son ignorance, sa bêtise.

Origine :
Béjaune est la forme contractée de bec jaune; les jeunes oiseaux encore au nid ont en effet le bec jaune.
Selon d'autres interprétations qui vont toutefois dans le même sens, le béjaune serait un terme de fauconnerie désignant les rapaces inaptes pour la chasse au vu de leur jeune âge, reconnaissables grâce à une petite peau jaune sur le bec. Plus tard, le béjaune ou bec jaune s’employait pour désigner les nouveaux étudiants de l'Université de Paris.
Cette locution ne s'emploie plus guère aujourd'hui, mais le terme de béjaune «blanc bec, jeune homme niais» se rencontre encore en emploi isolé.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressions-francaises.fr.
Wiktionnaire.

vendredi 16 décembre 2011

Virer sa cuti

Signification :
Éprouver un changement significatif dans sa manière d'être, son comportement.
Changer radicalement d'opinion.


Origine :
Cuti est l'abréviation de cutiréaction (test de réaction inflammatoire cutanée caractérisé par l'introduction dans l'organisme, par scarification, d'une toxine ou d'un produit auxquels le sujet peut être sensibilisé).
Cette locution du XXe siècle puise ses origines du vaccin BCG (vaccin Bilié de Calmette et Guérin) imposé aux enfants et adolescents à partir de 1949 pour lutter contre la tuberculose. Virer sa cuti, c'est donc être positif au test de réaction à la tuberculine.
La cuti serait une injection sous-cutanée d'une protéine, et dans le cas où l'organisme vacciné produit des anti-corps spécifiques, il se développe une réaction inflammatoire sur la peau où a eu lieu l'injection. Si la réaction est positive sans que le patient ait été vacciné au préalable, c'est qu'il est donc infecté et l'on parlera dans ce cas de virage tuberculinique, d'où notre expression virer sa cuti, qui serait, par métaphore, une réaction brutale, mais hors du domaine médical.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressions-francaises.fr.
Larousse.fr.

Autre source à consulter :
Expressio.fr.

jeudi 15 décembre 2011

Victoire à la Pyrrhus

Signification :
Victoire chèrement obtenue au résultat peu ou pas réjouissant.
Victoire au coût dévastateur pour le vainqueur.


Origine :
Expression dont les origines remontent à l'histoire de la Grèce antique. Elle fait allusion aux victoires sanglantes que Pyrrhus, roi d'Épire, remporta sur les Romains à Héraclée (280 av. J.-C.) et à Ausculum (279). Cependant, son armée souffrit de pertes humaines irréparables qu'il ne pouvait plus combler, car le recrutement de nouveaux soldats était difficile, contrairement à l'armée romaine qui pouvait se permettre de renflouer ses rangs plus facilement.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressions-francaises.fr.
Wikipedia.

Autre source à consulter :
Expressio.fr.

mercredi 14 décembre 2011

Avoir un bœuf sur la langue

Signification :
Garder un silence obstiné.
Avoir quelque chose qui empêche ou retient de parler.


Origine :
Image tirée du grec, par le latin. À l'origine de la locution proverbiale grecque, le bœuf mis sur la langue est la pièce de monnaie (marquée d'un bœuf) qui paie le silence. De fait, le bœuf considéré lourd au propre comme au figuré, empêchait les langues de se délier.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressions-francaises.fr.

Autre source à consulter :
Languefrancaise.net.

mardi 13 décembre 2011

En faire, en chier une pendule

Signification :
Donner trop d'importance à une chose insignifiante.

Origine :
Moderne, car apparue au milieu du XXe siècle, cette expression est probablement l'amalgame de deux autres dans l'intention d'en aggraver le côté grossier et vulgaire. Faire chier, dont la signification ne devrait échapper à personne, et en faire une pendule, qui mélange l'action qui dure (le temps mesuré par la pendule) et le côté très répétitif du balancier de la pendule qui va, qui vient, qui va, qui vient... Cela serait également l'expression scatologique de en faire («déféquer») trop.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 1997, Paris.
Expressio.fr.

lundi 12 décembre 2011

Peu ou prou

Signification :
Plus ou moins.

Registre :
Littéraire.

Origine :
Cette expression ne vient pas de la marine, car il ne faut pas confondre avec peu ou proue, qui n'existe pas et ne voudrait rien dire.
Il s'agit ici du seul emploi vivant de prou (latin prode, prodesse «profit») signifiant «assez, beaucoup» et datant du XIIIe siècle.
Au XVIIe siècle, on disait avoir prou de quelque chose pour dire qu'on en avait beaucoup. Depuis, le mot est tombé en désuétude et n'est plus utilisé que dans notre expression apparue vers 1600, alors qu'un peu avant, on disait ni peu ni prou pour dire «ni peu ni beaucoup».

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressio.fr.

Autre source à consulter :
Wiktionnaire.

vendredi 9 décembre 2011

Allonger le compas

Signification :
Marcher vite, rapidement.
Fuir.


Origine :
L'ouverture des jambes est comparée à celle des branches du compas. Wartburg relève faire son compas «s'enfuir, filer», dans l'argot de la fin du XIXe siècle. On dit aussi avoir un bon compas pour «faire de grandes enjambées».

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Languefrancaise.net.
Trésor de la langue française informatisé sur le site Centre national de ressources textuelles et lexicales.

jeudi 8 décembre 2011

Planche pourrie

Signification :
Personne ou chose sur qui on ne peut pas compter.
Personne peu sûre ou de laquelle on ne peut tirer aucun secours.


Origine :
La métaphore porte sur la traîtrise d'un appui rongé de l'intérieur et qui s'effondre inopinément; mais le choix du mot pourri, qui a de nombreux sens figurés, donne à l'expression une énergie dépréciative supplémentaire.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Wiktionnaire.

mercredi 7 décembre 2011

Tirer des plans sur la comète

Signification :
Faire des projets sur des hypothèses peu vraisemblables, en comptant sur des événements prévus mais lointains.

Origine :
Cette expression daterait de la fin du XIXe siècle. Tirer (ou tracer) des plans implique de la précision et une certaine rigueur, comme celle nécessaire à la préparation correcte de projets importants. Une comète, elle, est toujours en mouvement et son passage à proximité de notre planète ou à notre vue est éphémère; tout le contraire de la stabilité nécessaire pour tirer des plans corrects.
Cette opposition indique bien que la précision, ou la rigueur, nécessaire à la bonne exécution des projets risque fort de faire défaut à cause des hypothèses hasardeuses ou des fondements instables.
Quant à la comète, c'était celle du moment, en 1882, très remarquée car très brillante et qui provoqué la naissance de cette expression.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressio.fr.

Autre source à consulter :
Expressions-francaises.fr.

mardi 6 décembre 2011

Chanter comme une seringue

Variante :
Chanter comme une casserole

Signification :
Chanter faux.

Origine :
La péjoration est exprimée par l'inadéquation entre l'objet et sa destination, mais selon Gottschalk, le choix de seringue serait motivé par l'analogie phonique avec sirène et serin (vouloir chanter comme un serin mais faire l'effet d'une sirène) et qui sous-entend donc que, par plaisanterie, on aurait glissé vers la seringue.
Il n'est pas impossible aussi qu'il y ait un lien avec la seringue qui, en argot, désignait autrefois une personne très niaise. Peut-être considérait-on qu'un idiot ne pouvait que chanter faux?

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressio.fr.

Autre source à consulter :
Expressions-francaises.fr.

lundi 5 décembre 2011

Coincer la bulle

Signification :
Se reposer.
Rester sans rien faire.


Origine :
L'expression vient de l'argot militaire, et fait allusion à l'abouttisement du travail de mise en place de la plaque de certaines armes lourdes (mortiers) dont l'horizontalité est vérifiée par un niveau dont la bulle doit être placée («coincée») entre deux repères (on dit aussi coincer la bulle entre les repères). Le mot s'est lexicalisé : la bulle, signifiant «temps de repos», d'où la construction plus récente : faire la bulle.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Expressio.fr.

Autre source à consulter :
Expressions-francaises.fr.

vendredi 2 décembre 2011

Jeter son bonnet par-dessus les moulins

Signification :
Perdre toute retenue.
Agir librement sans se soucier de l'opinion.
Braver les bienséances.


Origine :
L'expression, qui date au moins du XVIIe siècle, a eu une autre valeur, analogue à celle de donner sa langue au chat. Jeter son bonnet (par-dessus les moulins) s'est employé au sens de «s'arrêter dans un récit, admettre qu'on n'en sait rien de plus».
Dans son sens actuel, jeter son bonnet par-dessus les moulins peut être rapprochée de jeter le froc (l'habit monastique) aux orties. Le bonnet y représente symboliquement la bonne conduite, le sémantisme est celui de la «tête (métonymie) en l'air». Par-dessus les moulins équivaut à «le plus haut, le plus loin possible», mais reste inexpliqué, sinon par la situation généralement dominante des moulins à vent, constructions relativement élevées souvent situées sur une hauteur.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Wiktionnaire.

Autres sources à consulter :
Expressio.fr.
Expressions-francaises.fr.

jeudi 1 décembre 2011

Boîte à dominos

Signification :
Cercueil.

Origine :
Par allusion aux ossements.

Sources :
REY, Alain et Sophie CHANTREAU. Le Robert dictionnaire des expressions et des locutions, édition 2007, Paris.
Languefrancaise.net.